Venlafaxine : la bébé ecstasy ? À propos de cas rapportés à 2 centres d’addictovigilance - 04/11/18
French AddictoVigilance Network (FAN)
Résumé |
Introduction |
Les antidépresseurs ne sont pas spécialement connus pour être des médicaments objets d’abus. L’amineptine et la tianeptine ont seulement montré un potentiel de mésusage. De récents cas cliniques suggèrent un potentiel d’abus et de dépendance pour la venlafaxine.
Méthodes |
Une revue de la littérature et des données de cyberaddictovigilance a été réalisée. La base européenne VIGIBASE®, la base française d’addictovigilance (BFA) et notre base locale d’addictovigilance ont également été requêtées.
Résultats |
Trois cas ont été récemment rapportés à notre CEIP-A : un cas d’administration IV de la venlafaxine chez un homme de 24 ans le conduisant aux urgences et 2 cas de syndrome de sevrage. Plusieurs autres cas ont été détectés dans VIGIBASE® et la BFA. Nous avons requêté dans les forums spécialisés et avons retrouvé des douzaines de sujet à propos de mésusage de la venlafaxine. Certains patients rapportaient une forte dépendance à ce traitement. Dans un cas rapporté au CEIP-A de Marseille la recherche d’un effet amphétaminique était mise en évidence chez un patient avec des antécédents d’abus de méthylphénydate causant confusion et rhabdomyolyse. Un cas similaire a été publié par Sattar et al. [1 ]. Un autre mésusage a été publié à propos d’une utilisation sublinguale de la venlafaxine après extraction pour obtenir un effet plus fort. D’autres cas de syndrome de sevrage à la venlafaxine ont été rapportés et la venlafaxine est décrite comme le « bébé ecstasy » par certains auteurs.
Discussion |
La venlafaxine augmente les concentrations intra-synaptiques de sérotonine, noradrénaline et dopamine de façon similaire à la MDMA. Mais la venlafaxine entraînant une élévation des monoamines dans la fente synaptique moins forte que la MDMA, de plus fortes concentrations de venlafaxine pourraient être nécessaire pour entraîner un effet amphétaminique. Cette hypothèse permettrait d’expliquer les étapes de purification et de mésusage de la voie d’administration qui ont été observés. La combinaison de la venlafaxine avec des stimulants amphétaminiques cause également une élévation des effets stimulants associés. En considérant la récente augmentation des consommations de MDMA, les autorités de santé devraient monitorer l’émergence d’un signal d’abus et de mésusage associé à la venlafaxine.
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Vol 73 - N° 6
P. 579 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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